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"L'enquête sauvage" un guide pour nous relier au vivant

Monday the 13th of June 2022

"L'enquête sauvage" un guide pour nous relier au vivant

Anne-Sophie Novel a mené l’enquête ! Comment pouvons-nous adapter nos modes de vie afin de nous (re)lier au vivant et à la nature ? Allant à la rencontre d’experts, la journaliste nous livre des témoignages et expériences inspirants qui donneront à chacun des pistes et de l’espoir pour aujourd’hui et pour demain.

Comment est née votre prise de conscience pour le vivant ?

Anne-Sophie NOVEL : Très tôt, quand j’étais petite, j’ai vu dans le Nivernais les champs disparaître sous le béton des lotissements. Instinctivement, cela ne me plaisait pas. Puis mon mode de vie urbain m’a éloigné de cette sensibilité. Disons que j’ai gardé en moi la conscience qu’il fallait le protéger, mais sans comprendre ce que cela signifiait concrètement que « protéger ou défendre la nature », sans mettre de sens concret dans les mots utilisés - un peu comme s’il s’agissait d’un concept creux, un slogan aussi peu efficace que les 5 fruits et légumes par jour pour me faire agir quotidiennement en ce sens. Avec cette enquête, j’ai cherché à relier ma connaissance intellectuelle des faits aux sens qui nous rendent attentifs et nous permettent de sentir et ressentir, avec émotions et concret, notre appartenance à ce tout avec lequel nous devons définir d’autres modalités de coexistence.

Votre enquête aspire-t-elle à devenir une référence pour transformer notre modèle de société ?

Je n’ai pas la prétention d’effectuer des travaux de référence mais si cela devait arriver j’en serai très fière, et surtout heureuse. J’ai pris beaucoup de plaisir à effectuer ce travail, il m’a profondément transformée, et donné envie d’agir, plus que jamais, pour montrer les possibles et les leviers à activer, à tous les niveaux de la société, pour la transformer en profondeur. Partir des sens, dans mes reportages, m’a permis de comprendre la nature des conflits d’usage et de coexistence, et la notion de cohabitation qu’il nous faut revoir intégralement, pour « designer » autrement notre modèle de croissance.

Comment concrètement « réensauvager » nos modes de vies ?

Réaliser que nous souffrons d’une amnésie environnementale émotionnelle, et que l’important n’est pas de sauver « la nature », mais notre lien à elle, notre façon de la considérer et d’y prêter attention, et donc la faire exister plus intensément dans notre quotidien. Là est l’enjeu majeur : pour croire ce que l’on sait, il nous faut l’éprouver, physiquement, émotionnellement, psychologiquement. La crise écologique dont on parle tant n’est pas l’avènement d’un événement apocalyptique, mais bien plutôt la disparition silencieuse d’un monde auquel on ne prête plus assez attention (la disparition des oiseaux, la destruction des bois aux environs, des zones humides, etc.) 
Aussi réensauvager nos modes de vie commence par ce changement de perception et par cette attention permanente à réveiller dans notre quotidien, dans nos activités, comprendre que nous pouvons redevenir des complices du vivant pour abandonner les logiques de développement mortifères.

En quoi la reconnaissance de la notion d’écocide serait une avancée ?

C’est une notion utile, dans un premier temps, pour le débat qu’elle génère. Cela implique de questionner « la nature », dont nous avons oublié que nous faisons partie, et expliquer que ces entités non humaines ont une vie aussi importante que la nôtre. Leur nuire, c’est nous nuire aussi tant cela met en danger l’ensemble de nos interdépendances. En France nous ne sommes pas les pionniers sur le sujet, et Barbara Pompili, en créant le délit d’écocide au lieu d’instaurer un crime d’écocide, a enlevé de la force à cette notion si cruciale aujourd’hui (notion plébiscitée, au passage, par les citoyens de la convention citoyenne pour le climat). S‘il était reconnu comme tel, le crime d’écocide permettrait de lancer des recours et faire respecter autrement le vivant. Après, comme pour les crimes de guerre, le fait de définir la notion n’empêche pas les crimes d’être commis.

Les solutions développées dans l’enquête sont-elles accessibles à tout le monde ?

C’est l’idée oui, mettre en avant les passeurs, passionnés, acteurs de terrain qui chaque jour cultivent ce lien au vivant et le transmette à d’autres. Faire comprendre la démarche des collectifs citoyens qui s'opposent un peu partout dans le monde aux projets d’aménagement inutiles. Montrer que cette nature que nous méconnaissons et négligeons est pourtant la première solution dont nous disposons pour agir contre le changement climatique et sans doute la solution la plus résiliente qui soit. Chacun et chacune peut retisser ce lien au quotidien, dehors !

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