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Saint-Gobain : « La transition environnementale ne peut pas se faire contre et sans les entreprises »

Jeudi 15 Septembre 2022

Saint-Gobain : « La transition environnementale ne peut pas se faire contre et sans les entreprises »

La sobriété énergétique et la décarbonation étant devenues urgentes, Pascal EVEILLARD, directeur-adjoint au développement durable chez Saint-Gobain, évoque l'accélération de la transition écologique dans le secteur de la construction. Il appelle la jeunesse à rejoindre l'industrie pour agir sur les transitions.

Le bâti produit actuellement environ 36 % des émissions en Europe. A l’heure où la Commission européenne demande de réduire les émissions de gaz à effet de serre des bâtiments en Europe de 60 % d’ici 2030, Quelles sont les pistes pour atteindre cet objectif ?

Pascal EVEILLARD : En effet, le secteur de la construction est un des principaux contributeurs aux émissions de gaz à effet de serre et, en tant que tel, il incarne une part significative de la réponse à apporter à l’enjeu climatique. 
Les émissions les plus importantes (de l’ordre de 70 à 80%) sont liées à l’énergie consommée par les bâtiments existants pendant leur exploitation, notamment pour le chauffage, la climatisation, l’éclairage et la ventilation. La première des priorités et des solutions est donc de réduire ces consommations par des mesures de sobriété mais aussi et surtout en rénovant ces bâtiments existants pour mettre en œuvre des solutions d’efficacité énergétique (en particulier isolation de l’enveloppe et vitrages performants) et utiliser au maximum des énergies décarbonées. 
Pour les constructions neuves, l’enjeu est différent. Les réglementations thermiques successives ont réduit la quantité d’énergie consommée par les constructions neuves de sorte que les émissions liées aux produits mis en œuvre pour construire le bâtiment tendent à devenir aussi importantes que les émissions liées à l’exploitation. La solution est en priorité dans la conception de bâtiments neufs encore plus efficaces énergétiquement et utilisant 100% d’énergie décarbonée, si possible des énergies renouvelables produites sur site ou à proximité. Mais aussi de bâtiments mettant en œuvre des produits et systèmes à faible teneur en carbone . Ces solutions bas carbone seront diverses : matériaux traditionnels décarbonés (verre, acier, aluminium, béton…), matériaux biosourcés, matériaux à fort contenu recyclé, produits réutilisés, constructions légères…


Comment Saint-Gobain souhaite atteindre l’objectif zéro carbone en 2050 ? 
Les émissions du Groupe sont principalement liées à ce que nous produisons et commercialisons. Nous avons identifié 6 leviers pour diminuer nos émissions directes et indirectes sur l’ensemble de notre chaîne de valeur (les fameux scopes 1, 2 et 3) : revoir la formulation et le design de nos produits (par exemple en utilisant plus de contenu recyclé ou en allégeant les produits) ; améliorer l’efficacité énergétique de nos procédés industriels ; ramener à zéro nos consommations d’énergies fossiles et utiliser des énergies décarbonées (électricité verte, biogaz, hydrogène vert) ; travailler avec nos fournisseurs pour réduire l’empreinte carbone des matières premières et des produits que nous leurs achetons ; utiliser des transports bas carbone pour les livraisons vers et depuis nos sites de production et de distribution ; et, pour le reliquat de carbone, mettre en œuvre des solutions pour le stocker. 
Même si cela ne représente qu’une petite partie des émissions du Groupe, nous réduisons également les émissions liées aux déplacements de nos employés (réduction des déplacements en avion, télétravail, accompagnement du développement des mobilités douces…) et à l’exploitation de nos bâtiments en les rénovant. 


La construction peut-elle concilier décarbonation, sobriété et compétitivité ?
Oui, absolument et à plusieurs niveaux. Tout d’abord en rénovant les bâtiments existants pour les rendre plus performants et plus confortables : en règle générale la réhabilitation se révèle plus vertueuse du point de vue carbone que la démolition-reconstruction. Prenons soin de notre patrimoine bâti. Ensuite en construisant non seulement en fonction des besoins actuels mais aussi en intégrant dès la conception des solutions flexibles qui permettront l’adaptation future des bâtiments à des usages différents.  Enfin, en mettant en œuvre les solutions bas carbone décrites précédemment, par exemple des systèmes de construction légère qui nécessitent moins de matières premières, permettent une meilleure productivité sur les chantiers, ont une empreinte carbone réduite par rapport à des constructions massives et sont facilement adaptables et recyclables, tout en offrant un haut niveau de performance et de confort.  


Vous êtes le premier acteur au monde à réaliser une production zéro carbone de verre plat ! Pouvez-vous en dire plus sur ce procédé ?
Le Groupe Saint-Gobain est en effet devenu en mai dernier dans son usine d’Aniche dans le nord de la France le premier acteur au monde à réaliser une production zéro carbone de verre plat en utilisant 100% de verre recyclé et 100% d’énergie décarbonée (biogaz et électricité verte) : il n’y a pas eu d’émissions de carbone liée à la production du vitrage (pour les personnes averties, les émissions ont été nulles sur les scopes 1 et 2). Cette production pilote a permis d'affiner considérablement nos procédés de fabrication et notre savoir-faire. Voilà pour l’exploit industriel.
Pratiquement, Saint-Gobain Glass franchit aussi une nouvelle étape en intégrant dès maintenant des produits à faible empreinte carbone dans son portefeuille de solutions pour les façades, et ce sans aucun compromis sur les performances techniques ou esthétiques.

Cette gamme innovante est obtenue grâce à une production associant un contenu élevé en verre recyclé (environ 70 %), l’utilisation d’énergie renouvelable, ainsi qu’un effort important en Recherche & Développement. Les façades représentant jusqu'à 20 % de l'empreinte carbone d'un bâtiment, cette innovation va permettre de réduire significativement l'empreinte carbone de la construction et d’accélérer le développement de l’économie circulaire. La nouvelle gamme présentera l'empreinte carbone la plus faible du marché avec une réduction d'environ 40 % par rapport à la valeur moyenne européenne de nos produits.


Saint-Gobain est partenaire majeur de l’Université de la Terre, qu’attendez-vous de cette rencontre avec les citoyens et tous ceux qui agissent pour les transitions ?
« Making the World a Better Home » est la raison d’être de SAINT-GOBAIN. Elle traduit notre engagement fort pour développer des solutions innovantes permettant d’accompagner la transition vers un monde décarboné, plus circulaire et plus agréable à vivre pour tous. Comme l’Université de la Terre, nous contribuons à apporter des réponses aux questions légitimes que se posent les citoyens sur leur avenir et celui de la Planète.

Être partenaire de l’Université de la Terre c’est pour nous une opportunité unique d’échanger avec les citoyens et d’autres acteurs non seulement pour développer une compréhension partagée des enjeux mais aussi et surtout pour explorer ensemble les réponses possibles et les moyens de mettre efficacement en œuvre les solutions à notre disposition, pour agir avec impact dès maintenant. Nous sommes tous à des échelles différentes d'une partie du problème mais nous détenons tous aussi une partie de la solution… ce n’est qu’ensemble que nous pouvons réussir, pas en s’opposant ni en se renvoyant mutuellement la responsabilité. Mais en construisant ensemble le monde de demain.


Que dites-vous à une partie de la jeunesse qui défie le monde économique et les entreprises et qui reproche aux décideurs de ne pas en faire assez pour la résilience écologique et climatique ?
J’ai tout d’abord envie de leur répondre que nous comprenons leurs inquiétudes et leur questionnement sur l’avenir. Le monde économique et les entreprises ne sont pas désincarnés. Ce sont des communautés d’hommes et de femmes qui sont le reflet de la société, avec des jeunes et des moins jeunes, des parents et des grands-parents. Donc sensibles aux attentes que peut exprimer telle ou telle partie de la jeunesse. 
Ensuite je leur dirai que si les entreprises et le monde économique sont une partie du problème, ils détiennent aussi une part importante de la solution ou des solutions. La transition environnementale ne peut pas se faire contre et sans les entreprises. Il ne s’agit pas de les laisser naïvement faire tout et n’importe quoi mais de les aider et les encourager vivement à accélérer la mise en œuvre des transformations nécessaires.  

Enfin, je les inviterai à dépasser leurs éventuels préjugés et à devenir des acteurs du changement : qu’ils nous rejoignent pour contribuer à développer et mettre en œuvre des solutions nouvelles et plus performantes et à transformer encore plus rapidement les choses de l’intérieur. Les entreprises ont besoin d’attirer des talents et des ressources nouvelles dans leurs équipes. Elles ne peuvent pas ignorer les aspirations de la jeunesse. Elle a plus d’influence qu’elle ne le pense souvent.
 

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